En tous cas, à la vue des choses et des réalités, c’est la question qui tombe des lèvres de tous les conakryka (les habitants de Conakry) à tout moment. Et sans ambages, la réponse à cette question a toujours été simple et affirmative même par les plus naïfs des citoyens.
A Conakry, à force d’être en contact permanant à la saleté, à force de vivre même cette saleté, au temps des pluies qu’au temps des poussières, on entend souvent dire par des citoyens, surtout les plus pauvres ou déminas et analphabètes, presque immunisés que « la saleté ne tue pas le noir ».Quelle ironie ! C’est ce qui veut dire qu’on vive de la saleté à Conakry. Si ce ne sont pas les chemins ou les passerelles qu’on transforme en caniveau où cheminent toutes les immondices avec toutes sortes d’odeur aussi âcres qu’on ne peut imaginer, parce qu’il n’y a pas des fosses ou les fosses sont bouchées, ce sont là des tas d’immondes qui, par manque des poubelles, longent les routes ; bloquent parfois-même les carrefours et séparent les maisons. A la place des ombragés et des fleurs bien entretenus qui embellissent les artères des routes et autoroutes des autres capitales, ce sont des odeurs nauséabondes es des fumés opaques qui empêchent en quelques endroits, la circulation aux citoyens et même à ceux qui sont « bien cravatés » dans notre capitale, Conakry où tout le monde cri quand les ampoules s’allument. Quelle vie de merde ? Même au centre ville où les affères administratives et autre s’arrangent, dans quelques endroits bien sûr, il est très difficile, surtout pour un étranger, de distinguer les cuisines aux toilettes externes tellement qu’elles sont rapprochées et mal entretenues. Et parfois-même on serait obliger de se partager le manger avec les plus sales et nuisibles des insectes et reptiles : mouches, cancrelats, lézards sans oublier les moustiques qui disent « non au sommeil et oui au palu ». C’est pourquoi les guinéens sont des malades en mouvement.
Dans les hôpitaux et écoles, on a du mal à respirer de plein poumons parce que tout est sale et les ordures sont partout, à plus forte raison dans les marchés communément appelés « Yinguéma » où on mélange ,pendant la saison des pluies, boue, bouilli, boudin, et pendant la saison sèche, sueur, salive, salade,, poussières, poissons et oignons.
Les agents du service de salubrité(les charretiers transporteurs d’ordures par exemple) qui sillonnent dans les quartiers pour ramasser les ordures et même des objets de valeur si on ne porte pas attention à eux. Ils sont tellement mal entretenus qu’on les confond, le plus souvent à des fous. Ils sont aussi sales qu’on al’ impression qu’ils ont perdu l’organe d’odorat et qu’ils ne peuvent plus s’en passer des saletés. D’ailleurs tellement qu’ils sont sales leur travail n’est peut être attribué qu’aux personnes anormales. Pourtant c’est un travail nécessaire pour la vie d’un être. Pourquoi l’Etat guinéen ne prend pas l’exemple sur les autres pays où il fait bon vivre et où les services de salubrité sont convenablement bien entretenus parce qu’ils sont mêmes indispensables à la bonne et heureuse vie des citoyens ? Partout à Conakry, tout comme dans les grandes villes et surtout, c’est de la saleté. C’est vrai que les citoyens ont leur responsabilité parce que ce sont eux qui produisent ces saletés et déversent n’importe comment et n’importe où. Mais l’Etat a beaucoup plus de responsabilité parce que c’est l’Etat, dans les conditions normales, qui doit organiser, réglementer, suivre et punir les actes des citoyens.
Vu les atouts que la Guinée regorge et que les guinéens aspirent avoir, la capitale guinéenne ne serait qu’un eldorado où la rentrée ne serait permise que par un visa. Mais quel paradoxe pour les guinéens-même qui vivent dans leur capitale confondue à un dépotoir où on ne peut respirer de l’air pur que dans quelques endroits réservés aux hôtes de marque !